La stratégie du pion: voter Valls (en se pinçant le nez) pour faire gagner la gauche

Poutou, Mélenchon, Jadot et peut-être bientôt Montebourg ou Hamon… Réunies au sein d’un seul et même mouvement, ces quatre forces parviendraient sans peine au second tour de l’élection présidentielle. Divisées, elles ont en revanche l’assurance d’échouer. Mais la partie n’est pas jouée, pour peu que les électeurs de la France Insoumise fassent preuve de stratégie.
mediapart
politique
Author

RL, Mediapart

Published

January 10, 2017

Nombreux sont les électeurs de gauche qui déplorent la multiplication des candidatures que l’histoire des idées autorise à qualifier “de gauche”. Dans ce qui suit, j’explique pourquoi l’investiture du fossoyeur en chef de la gauche constitue paradoxalement le seul espoir pour notre camp politique d’être représenté au second tour de l’élection présidentielle et, peut-être, de remporter la mise.

C’est pourquoi j’irai voter pour cet homme de droite aux primaires socialistes. Puis je militerai, ici et ailleurs, pour une négociation entre Mélenchon, Montebourg, Hamon et consorts. Négociation dont j’attends deux choses essentielles :

En dépit de l’aubaine que représenterait pour lui une telle investiture, il est rigoureusement impossible pour Jean-Luc Mélenchon d’appeler ses électeurs à voter pour Manuel Valls, car cela hypothèquerait toutes ses chances de négocier avec les perdants de la primaire.

Seul un pion anonyme et non encarté peut donc se permettre un tel appel à ses camarades-pions.

Dans le cas improbable où cette “stratégie du pion” fonctionnerait, je m’excuse platement auprès d’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon pour ce mauvais tour. Mais compte tenu de leurs erreurs passées - qui ont contribué à l’élection scélérate de François Hollande ainsi qu’à l’accession de Manuel Valls au poste de premier Ministre - leur défaite ne m’empêchera pas de dormir. Et ce, malgré tout le respect que j’ai pour leur combat politique.

A bon entendeur, salut.